OVHcloud Summit 2025 : ce que vous devez retenir pour votre stratégie cloud

Un marché bousculé : du tout cloud au cloud choisi

Le cloud redevient un enjeu stratégique, pas seulement technique.

Les entreprises sortent d’une décennie d’adoption massive, souvent rapide et dépendante d’outils propriétaires, avec modèles tarifaires peu lisibles, et de la complexité opérationnelle.

Aujourd’hui la tendance se renverse.

Les DSI veulent avancer avec le cloud, pas vers le cloud.

L’objectif n’est plus de migrer vite, mais de migrer juste.

Des architectures modulaires, une gouvernance plus autonome, une meilleure lisibilité des choix technologiques, des modèles hybrides mieux articulés à leurs contraintes métiers.

L’idée est de reprendre le contrôle sur le rythme.

Pas de migration forcée, mais une adoption progressive, appuyée sur des partenariats alignés aux trajectoires d’évolution.

Onde de choc 1 : Liberation Day, ou la prise de conscience des dépendances

Ras-le-bol face au verrouillage technologique !

Le gouvernement et de grands acteurs privés reconnaissent leur dépendance critique vis-à-vis de fournisseurs cloud.

Ils expriment la nécessite de réduire leurs vulnérabilité, un phénomène appelé « Liberation Day », où les priorités exprimées convergent (détail plus bas).

Onde de choc 2 : Broadcom-VMware, un point de friction majeur

Le rachat de VMware a perturbé les équilibres établis avec une hausse significative des coûts, une restructuration des offres, des incertitudes sur la feuille de route, une complexité accrue pour les équipes internes et la remise en question de certaines infrastructures privées.

Onde de choc 3 : L’IA bouleverse la pyramide du cloud

L’amélioration quotidienne de l’IA et ses investissements massifs soulèvent des questions sur les modèles économiques et une bulle potentielle.

Mais l’enjeu devient géopolitique : qui dominera la prochaine décennie ?

Selon OVHcloud, la « nouvelle pyramide » du cloud est la suivante :

Elle met en évidence de implications immédiates pour les DSI :

→ L’IA doit s’intégrer aux workflows existants, incorporée via des connecteurs d’intégrations (tels que MCP) ;
→ La création de jumeaux numériques professionnels pour automatiser les tâches déterminées comme non-différenciantes ;
→ Le besoin de capacités de calculs spécialisées, où la performance GPU devient un choix d’architecture ;
→ Les workloads doivent êtres scalables, traçables, et optimisés ;

PS : OVHcloud a annoncé Omisimo (propulsé par SHAI), un nouvel assistant IA open source, ainsi qu’un programme IA pour aider les éditeurs Saas à faire évoluer leurs solutions, en partenariat avec SambaNova pour l’ingénierie IA.

Une prise de conscience qui transforme les cahiers des charges 👇

Les enjeux clés du cloud pour les décideurs IT

1 – Souveraineté et indépendance : 1ère demande des DSI européens

Les DSI orientent les décisions d’architectures vers :

→ La souveraineté économique et la maîtrise des données stratégiques ou sensibles ;
→ Les plans de continuité d’activité plus robustes, pour garantir la résilience opérationnelle
→ L’innovation sans contrainte imposée par un écosystème fermé
→ La conformité réglementaire (SecNumCloud, exigences locales, etc.)
→ Des budgets plus lisibles et des plateformes interopérables, pour reprendre le contrôle des coûts d’infrastructure.

L’IA ajoute une couche d’exigence supplémentaire : performance, sobriété et gouvernance technique. Le cloud moderne doit donc être souverain, performant, compatible IA, ouvert et modulaire.

2 – La maîtrise des coûts et FinOps

Un cloud sans FinOps est un cloud à l’aveugle.

L’absence de pilotage financier devient un risque majeur : nouveaux outils de facturation, optimisation continue, surveillance mutli-régions, visibilité totale sur les consommation deviennent incontournables.

Cette situation contraint les organisations à repenser leur architecture d’infrastructure.

Car un cloud à l’aveugle = une explosion budgétaire.

3 – Sécurité by Design et conformité en continu.

La sécurité n’est plus une couche, c’est la structure.

La sécurité s’inscrit désormais au cœur même de la conception des infrastructures.

Les décideurs doivent gérer simultanément la segmentation stricte, chiffrement , auditabilité, obligations selon les pays et conformité réglementaire (HDS, SecNumCloud, LPM, NIS2 à venir)

C’est un principe non négociable pour les infrastructures critiques.

Corentine Poilvet Clediere de LSEG France rappelle les enjeux d’acteurs manipulant des données financières critiques : la conformité est une démarche vivante qui exige des contrôles automatisés et permanents.

*On a écrit un article à ce sujet, le chiffrement à l’ère quantique.

4 – Observabilité, résilience et continuité opérationnelle

Les décideurs recherchent un cloud qui ne tombe pas, qui se voit et se pilote.

Pour des services critiques, les exigences des entreprises sont maximales

Une tolérance zéro aux pannes réelles (redondance et réplication), un fonctionnement en multi-AZ natif, la possibilité de réorienter les workloads sous réserve d’architecture réversible, la souveraineté des choix, des PRA / PCA testés et opérationnels, de l’observabilité complète (logs, APM, métriques) et des infrastructures auditables. Les cadres réglementaires — notamment l’articulation SecNumCloud / LPM — renforcent ces exigences.

Ce qu’il faut retenir pour votre stratégie IT

Le marché traverse une période de transformation profonde

Il est dans une phase de recomposition.

Les trois ondes identifiées par OVHCloud (Liberation Day, le choc Broadcom-VMware, et l’accélération de l’IA) créent des contraintes et des opportunités.

Les principes gagnants observés d’une stratégie cloud

→ Approche progressive « Avancer avec le cloud, pas vers le cloud » : pas de bascule brutale !
→ Architectures pensées pour la portabilité et l’absence de lock-in, capables d’évoluer ;
→ Equilibre de l’importance portée à la conformité, la sécurité et la performance ;
→ Gouvernance claire des coûts et des dépendances technologiques : des partenariats solides avec des acteurs alignés sur vos principes.